vendredi 24 octobre 2014

Ale Pålsson (CEMAS, Université de Stockholm) : Swedish colonialism and political culture in St. Barthélemy

Abstract/Résumé

Abstract

St. Barthélemy has a unique place in Swedish history. It became a Swedish colony in 1784, when it was exchanged from France for trading rights in Gothenburg, until 1878, when it was return for a symbolic sum. It would be the longest lasting Swedish colony, but was only profitable around the beginning of the 19th century, when Swedish neutrality attracted merchants who wanted to escape the draconian privateering policies of the British. As the French Revolutionary Wars and the Napoleonic Wars created a troublesome environment for traders in the Caribbean, many became Swedish neutralized subjects and traded between the ports under a Swedish flag. The port of Gustavia, founded by the Swedes, grew from nothing to 5000 in population in about 15 years, as immigrants from the United States, the Caribbean and Europe found a neutral harbour to reside.
The political culture of this port would be coloured by this influx, as liberalism and multicultural attitudes were actively promoted, given that they did not oppose trading interests. The local church would at times be shared by Protestants and Catholics and Gustavia also had a Jewish population, completely contradictory to contemporary religious codes in metropolitan Sweden. The local government also incorporated the Dutch system of merchant participation is a local council, which while ruled by the Swedish governor, actively had elections for the local population to choose representatives among themselves.
Questions regarding for example Swedish citizenship became both ideological and local matters. Traders were advised to not speak French on Swedish vessels, as they would be assumed to not be “real” Swedes. While native Swedish administrators would argue for the legal Swedish status of merchants in communication with the British, they would in their reports to Stockholm make difference between for example the Swedish, British, French and Italian population. One mutiny was blamed on the multinational nature of the town militia and that they would not submit to order as easily as one nationality would. New ideas regarding nations and also the rights of free people of colour led to political debates quite different from other Caribbean colonies. That the island relied more on liberal trading policies and less of the order and structure of plantation economies most likely had an impact on this.
Within this local community, political culture from the early modern world and the modern world met, as the new Swedish subjects fought for their rights, both in conflict and in cooperation with the native Swedish administrators. Honour and hierarchy were important political factors, as well as rights, citizenship and freedom. Caught between the American, French, Haitian and South American revolutions, the role of nationality and race in this new Swedish colony were renegotiated and disputed issues, which were discussed on the basis of local problems. Global and local politics were thus connected and both have to be taken into account to fully understand the colonial politics of St. Barthélemy.


Résumé

St. Barthélemy a une place unique dans l'histoire suédoise. Elle fut une colonie suédoise en 1784, quand elle fut échangée par la France pour des droits commerciaux à Göteborg, jusqu'en 1878, quand elle fut rendue pour une somme symbolique. Cela en fait la colonie suédoise avec la plus grande durée de vie, mais elle ne fut rentable que durant les premières années du XIXe siècle, quand la neutralité suédoise attira des marchands qui voulaient échapper aux corsaires Britanniques. Comme les guerres de la Révolution française et les guerres napoléoniennes ont créé un environnement difficile pour les marchands dans les Caraïbes, beaucoup devinrent des sujets suédois neutres pour faire du commerce entre les ports sous pavillon suédois. Le port de Gustavia, fondé par la Suède, se développa à partir de rien pour atteindre une population de 5000 en une quinzaine d'années, attirant des immigrants des États-Unis, des Caraïbes et d'Europe qui y trouvaient un port neutre dans lequel s’installer.
La culture politique de ce port avait été diversifiée par cet afflux, puisque le libéralisme et une attitude multiculturelle étaient activement promus, tant qu’elles n’entraient pas en conflit avec les intérêts commerciaux. L'église locale fut un temps partagée par les protestants et les catholiques et Gustavia avait aussi une population juive, complètement contradictoire aux codes religieux contemporains dans la métropole suédoise. Le gouvernement local incorpora aussi le système néerlandais de la participation des marchands dans un conseil local qui, tout en étant dirigé par le gouverneur suédois, organisait des élections, permettant à la population de choisir elle-même ses représentants parmi leurs semblables.
Les questions sur, par exemple, la citoyenneté suédoise, devinrent aussi bien idéologiques que dépendantes des affaires locales. On conseillait aux marchands de ne pas parler français sur les navires suédois, car on présumerait alors qu’ils n’étaient pas de « vrais » suédois. Pendant que les administrateurs suédois soutenaient un statut légal de « suédois » pour les marchands en contact avec les Britanniques, ils faisaient dans leurs rapports pour Stockholm une différence entre, par exemple, la population suédoise, britannique, française et italienne. On blâma la nature multinationale de la milice de la ville pour une mutinerie, arguant qu’ils ne pouvaient se soumettre aussi facilement aux ordres que si la milice était composée d’une seule nationalité. De nouvelles idées concernant les nations mais aussi les droits des gens de couleur libres ont mené à des débats politiques complètement des autres colonies des Caraïbes. L'île comptait plus sur les politiques marchandes libérales et moins de l'ordre et la structure des économies de plantation eu vraisemblablement un impact sur cela.
Dans cette communauté locale, la culture politique du monde moderne et du monde contemporain se rencontrait, alors que les nouveaux sujets suédois se battaient pour leurs droits, à la fois en conflit et en accord avec les administrateurs autochtones suédois. L'honneur et la hiérarchie étaient des facteurs politiques importants, autant que les droits, la citoyenneté et la liberté. Pris entre les révolutions américaine, française, haïtienne et sud-américaine, le rôle de la nationalité et de la race dans cette nouvelle colonie suédois fut un sujet renégocié et sans cesse discuté à la lumière des problèmes locaux. La politique globale et locale étaient ainsi connectées et les deux doivent être prises en compte pour véritablement comprendre la politique coloniale de St. Barthélémy.