Abstract
In
early modern Europe, clusters of revolts (e.g. the significant
revolts in Naples, 1648 and in Spain, 1640) challenged not only the
state elites’ legitimacy, but their very existence, rendering the
mere possibility of a rebellion a constant threat. Although Sweden
had had her share of peasant unrest in the 16th
century, e.g. the Dacke uprising (1542–1543) and the Club War
(1596–1597), there were no uprisings of similar extent in the 17th
century. In spite of the population's dissatisfaction the indignation
of the Swedish people did not resolve itself in a revolution even if
the political tension remained undeniable. I argue that the fear of
peasant unrest was omnipresent in the first half of the 17th
century, resulting from the state power's information retrieval
concerning foreign revolts, which amplified their fear of a Swedish
revolt. Extensive knowledge about rebellions abroad in combination
with relatively little insight into the mindset of the Swedish
peasantry, triggered the government's fear, because foreign revolts
were deterrent examples. The elite’s fear can be traced nationally
in the discussions of the State Council and transnationally in
diplomatic sources. The communication of revolts plays even a key
role in Chancellor Axel Oxenstierna’s correspondence. As a
consequence of the elite’s fear, revolt prevention became an
important task. Concerning the political language, the metaphorical
manner in which revolts were communicated suggests that the seemingly
“eventless” political situation in Sweden was perceived as a
precarious one by contemporaries. The revolts or “storms”,
“fires”, or “diseases” could potentially overcome national
borders, thus “infecting” the entire Swedish people. My
presentation aims to combine research on revolts with diplomatic
history and history of emotions.
Résumé
Dans
l'Europe de la première modernité, nombres de révoltes (par
exemple les révoltes significatives à Naples en 1648 et en Espagne
en 1640) ne défiaient pas seulement la légitimité des élites
nationales, mais leur existence même, rendant la simple possibilité
d’une rébellion une menace constante. Bien que la Suède eu sa
part de soulèvements paysans au XVIe
siècle, par exemple la révolte de Nils Dacke (1542-1543) et la
« Guerre de la massue » (1596-1597), il n'y eut aucun
soulèvement d'une importance similaire au XVIIe
siècle. Malgré le mécontentement de la population, l'indignation
du peuple suédois ne se traduisit pas dans une révolution même si
la tension politique restait indéniable. J'aimerai argumenter que la
peur des révoltes paysannes était omniprésente dans la première
moitié du XVIIe
siècle, résultant des informations que l’État recevait sur les
soulèvements étrangers, qui amplifiaient la peur d'une révolte
suédoise. Une bonne connaissance des rébellions étrangères,
combinée avec le peu d’information disponible sur l'état d'esprit
de la paysannerie suédoise, causèrent une peur des révoltes au
sein du gouvernement, avec les soulèvements étrangers comme
exemples dissuasifs. On retrouve, au niveau national, la peur des
élites dans les minutes du conseil de l'État et au niveau
transnational dans les sources diplomatiques. La communication des
révoltes joue même un rôle clé dans la correspondance du
chancelier Axel Oxenstierna. Conséquemment à la peur de l'élite,
la prévention des révoltes devint un travail important. La manière
métaphorique par laquelle les révoltes étaient décrites dans le
langage politique suggère que la situation politique, en apparence
« sans heurt » en Suède, était perçue comme une
situation précaire par les hommes de l’époque. Les révoltes ou
« tempêtes », « incendie », ou les
«infections » pouvaient potentiellement triompher des
frontières nationales, « contaminant » ainsi toute la
population suédoise. Ma présentation a pour but de combiner les
recherches sur les révoltes avec l'histoire diplomatique et
l'histoire des émotions.