vendredi 24 octobre 2014

Miriam Rönnqvist (Åbo Akademi) : The Royal Father and his Disobedient Children : Fear of Peasant Revolts. Early Modern Political Culture and the Swedish State Power's Information Dissemination in the 17th Century

Abstract/Résumé

Abstract

In early modern Europe, clusters of revolts (e.g. the significant revolts in Naples, 1648 and in Spain, 1640) challenged not only the state elites’ legitimacy, but their very existence, rendering the mere possibility of a rebellion a constant threat. Although Sweden had had her share of peasant unrest in the 16th century, e.g. the Dacke uprising (1542–1543) and the Club War (1596–1597), there were no uprisings of similar extent in the 17th century. In spite of the population's dissatisfaction the indignation of the Swedish people did not resolve itself in a revolution even if the political tension remained undeniable. I argue that the fear of peasant unrest was omnipresent in the first half of the 17th century, resulting from the state power's information retrieval concerning foreign revolts, which amplified their fear of a Swedish revolt. Extensive knowledge about rebellions abroad in combination with relatively little insight into the mindset of the Swedish peasantry, triggered the government's fear, because foreign revolts were deterrent examples. The elite’s fear can be traced nationally in the discussions of the State Council and transnationally in diplomatic sources. The communication of revolts plays even a key role in Chancellor Axel Oxenstierna’s correspondence. As a consequence of the elite’s fear, revolt prevention became an important task. Concerning the political language, the metaphorical manner in which revolts were communicated suggests that the seemingly “eventless” political situation in Sweden was perceived as a precarious one by contemporaries. The revolts or “storms”, “fires”, or “diseases” could potentially overcome national borders, thus “infecting” the entire Swedish people. My presentation aims to combine research on revolts with diplomatic history and history of emotions.


Résumé

Dans l'Europe de la première modernité, nombres de révoltes (par exemple les révoltes significatives à Naples en 1648 et en Espagne en 1640) ne défiaient pas seulement la légitimité des élites nationales, mais leur existence même, rendant la simple possibilité d’une rébellion une menace constante. Bien que la Suède eu sa part de soulèvements paysans au XVIe siècle, par exemple la révolte de Nils Dacke (1542-1543) et la « Guerre de la massue » (1596-1597), il n'y eut aucun soulèvement d'une importance similaire au XVIIe siècle. Malgré le mécontentement de la population, l'indignation du peuple suédois ne se traduisit pas dans une révolution même si la tension politique restait indéniable. J'aimerai argumenter que la peur des révoltes paysannes était omniprésente dans la première moitié du XVIIe siècle, résultant des informations que l’État recevait sur les soulèvements étrangers, qui amplifiaient la peur d'une révolte suédoise. Une bonne connaissance des rébellions étrangères, combinée avec le peu d’information disponible sur l'état d'esprit de la paysannerie suédoise, causèrent une peur des révoltes au sein du gouvernement, avec les soulèvements étrangers comme exemples dissuasifs. On retrouve, au niveau national, la peur des élites dans les minutes du conseil de l'État et au niveau transnational dans les sources diplomatiques. La communication des révoltes joue même un rôle clé dans la correspondance du chancelier Axel Oxenstierna. Conséquemment à la peur de l'élite, la prévention des révoltes devint un travail important. La manière métaphorique par laquelle les révoltes étaient décrites dans le langage politique suggère que la situation politique, en apparence « sans heurt » en Suède, était perçue comme une situation précaire par les hommes de l’époque. Les révoltes ou « tempêtes », « incendie », ou les «infections » pouvaient potentiellement triompher des frontières nationales, « contaminant » ainsi toute la population suédoise. Ma présentation a pour but de combiner les recherches sur les révoltes avec l'histoire diplomatique et l'histoire des émotions.